Nacer
Zorgani
+90kg | J2
Fiche d'identité
Date de naissance
Né le 30 sept. 1985 (38 ans)
Lieu de Naissance
Alger (Algérie)
Taille
1m83
Catégorie
+90kg | J2
Club
AS Bourg-la-Reine (92)
Informations clés
Main forte
Droite
Technique favorite
Ippon-seoi-nage
Meilleur résultat
Clubs précédents
Judo club de France, Marseille, PSG Judo
Palmarès
COMPÉTITIONS
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JEUX PARALYMPIQUES
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CHAMPIONNATS DU MONDE
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CHAMPIONNATS D'EUROPE
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Les Stats'
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UN BUDOKA À PARIS
Nacer est un passionné d’arts martiaux, depuis l’âge de 16 ans, il a pratiqué le kick-boxing avec Jean Armand Dalomba, « le Cédric Doumbé des années 1990 » ; le karaté avec le champion d’Europe Luc Litschgi, élève de Denis de Ranieri, disciple du grand Laurent Saïdane ; la boxe anglaise avec les champions du monde WBA Souleymane M’Baye et Mehdi Sahnoune, le taekwondo avec le double médaillé olympique Pascal Gentil, l’Aïkido et le sabre avec Philippe Dehais, disciple de Nishio Sensei, et désormais le judo sous le regard de l’entraîneur national Christophe Gagliano, médaillé de bronze à Atlanta… dont le retournement au sol était la technique préférée du dernier enseignant de Nacer, Maitre Guy Magnana, 8ème Dan … en somme, « que des références », rappelle fièrement le combattant né en Algérie, Marseillais d’adoption et vivant aujourd’hui à Paris.
Entre 2005 et 2010, Nacer Zorgani s’est adonné aux arts martiaux vingt-cinq heures par semaine, profitant d’habiter à côté d’un centre sportif universitaire. Moins assidu lors des cinq années suivantes, à cause d’une activité professionnelle intense, il s’est remis au sport à partir de 2017, la boxe anglaise ayant eu un rôle crucial dans ce qu’il appelle sa « reconstruction ». Le noble art l’a aidé après deux années difficiles au cours desquelles son corps meurtri (hernie discale) et des difficultés professionnelles et personnelles ont nourri chez lui une sévère dépression. À partir de 2022, Nacer a ajouté une corde à son arc avec le para judo, qui lui permet aujourd’hui d’atteindre un Graal avec une participation aux Jeux. Il cite sans s’arrêter les valeurs qu’il associe à son sport : politesse, travail, respect, mais surtout le courage.
Paris 2024 l’a pris un peu par surprise. Il sortait tout juste la tête de l’eau au début de l’olympiade, venait de monter une entreprise de conseil et s’était lancé dans le stand-up sous le nom de l’Handicapable. Dans la hiérarchie des plus de 90 kilos, il est « loin » des meilleurs. Parce qu’il a enfilé son premier judogi de compétition il y a 2 ans et demi seulement et que son corps a d’emblée souffert dans sa transformation vers le haut-niveau (genou gauche esquinté, clavicule émiettée). Mais son retour rapide à la compétition, son investissement quotidien malgré son travail, son engagement, doublé d’une attitude et des signes encourageants à l’international en début d’année ont sûrement aider à convaincre le comité de sélection de la fédération de sa « progression rapide ». Il met en avant son grain de folie, son travail et son envie pour mieux conclure : « Impossible n’est pas français ». Il n’a peur de rien : « Il va se passer quelque chose, je le sens au fond de mon âme, lance-t-il. Si je remportais l’or à la maison après tout ce que j’ai vécu… ce serait un truc fou !»
Âgé de 38 ans, Nacer Zorgani a déjà eu plusieurs vies. « À 17 ans, on m’a dit que j’allais devenir malvoyant à cause d’une rétinopathie pigmentaire, rembobine-t-il. La vie ne m’a pas fait de cadeaux mais les arts martiaux m’ont beaucoup aidé à maîtriser mon handicap ». Un jour, un ami lui a dit : «La vie dure le temps d’une étoile filante. Soit tu la traverses en brillant, soit tu restes dans un trou noir. Qu’est-ce que tu choisis ? » « J’ai décidé d’être une comète, briller de mille feux, vivre à fond, quitte à parfois me consumer… », sourit cet amateur de Saint-Exupéry et de littérature, qui aurait pu rester par terre mais a choisi de se relever, « conformément aux valeurs martiales », rappelle-t-il.
Nacer Zorgani est tellement à fond qu’il coiffe une triple casquette inédite à Paris 2024 : il a co-piloté l’engagement et la communication du programme des volontaires et sera l’un des speakers du tournoi olympique de boxe à Roland-Garros avant d’entrer en piste à son tour lors du tournoi paralympique de Judo. Le comité d’organisation des Jeux (COJOP) a repéré son haut potentiel intellectuel lors d’un discours sur la diversité prononcé devant Bruno Le Maire et des patrons du CAC 40 au ministère de l’économie en 2018. À l’écouter dérouler son impressionnant parcours académique (diplômes en philosophie et en commerce international, masters en stratégie et en ingénierie financière, sept langues parlées), ses expériences professionnelles (fusion-acquisition chez Vivendi, marketing international chez Canal+, renseignement, guerre économique chez Thalès) et recenser ses compétences récemment acquises (création de podcasts, production de contenus vidéo), on a peine à croire qu’il a « toujours manqué de confiance en [lui] ». Il a écarté les nuages qui ont obscurci son ciel et peut révéler avec un grand sourire sa devise : « Sky is the limit ».
L'interview
Portrait chinois
Si j'étais une couleur...
Je serais la couleur noire
Si j'étais un film...
Je serais "Malcolm X"
Si j'étais un animal...
Je serais un phénix
Si j'étais une ville...
Je serais Marseille
Si j'étais une chanson...
Je serais "La puissance" de MHD
Si j'étais un loisir...
Je serais le stand up
Si j'étais une célébrité...
Je serais Mohamed Ali
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de Nacer
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