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Chapitre 1

Les origines du judo →

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Les fondements
du judo →

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Le judo en France →

Chapitre 4

Le judo en compétition →

Chapitre 5

Le France, grande nation du judo mondial →

Chapitre 6

Le Judo aux JOP →

Shozo Awazu,
l’homme dévoué

Shozo Awazu (1923-2016)

Sur le port de Marseille

Mikinosuke Kawaishi arbitre Shozo Awazu
© France Judo - Exposition "Le judo et ses origines" (2023)

C’est un sixième dan un peu timide qui débarque à Marseille à l’été 1950. Il est là pour un an. Le respect qu’il doit à ses aînés ne lui a guère donné le choix. Il doit « donner un corps » à Kawaishi sensei, qui a dépassé la cinquantaine. C’est maître Kurihara de la Butokukai de Kyoto, où il fut le condisciple de Mikinosuke Kawaishi, qui l’a désigné. Son arrivée est un événement pour le judo français, qui n’a encore à peu près que Kawaishi comme référence. Profitant de l’énergie des vingt-sept ans d’Awazu, Mikinosuke Kawaishi organise une série de galas, dont celui de Paris, le 21 octobre au Vélodrome d’Hiver, qui fait date. Pour la première fois, le judo passionne les magazines et même la radio, pénètre la sphère du grand public. L’équipe de France de Levannier, Martel, Belaud, Verrier, Roussel, Cauquil, Pelletier, Laglaine, Zin, puis le colosse de Herdt, qui sera le seul à obtenir le nul, rencontre tour à tour le jeune combattant, qui devient vite leur mentor technique.

Partenaire et entraîneur

Partenaire d’entraînement autant qu’entraîneur, Awazu paie de sa personne et travaille à construire l’équipe de France « moderne » qui surclasse toute l’Europe, et triomphe une nouvelle une fois dans les médias lors des premiers championnats continentaux en 1951 à Paris. Henri Courtine et surtout Bernard Pariset sont ses plus célèbres élèves, emportant de nombreux titres européens et des médailles mondiales. Moins éblouissant qu’Abe, moins seigneur que Michigami, Shozo Awazu a pour lui d’être jeune et au cœur du système. Surtout, c’est un homme doux et respectueux de la hiérarchie, qui suivra toute sa vie la voie bouddhiste de non-violence, d’harmonie et de respect de l’autre, supportant sans se plaindre la vie difficile que lui fait vivre Mikinosuke Kawaishi. 

Sans rien revendiquer, il donne aux premiers combattants français la marque du judo de Kyoto, et en particulier un domaine encore inexploré, le ne-waza. Lionel Grossain, triple champion d’Europe, en fut avec Bernard Pariset le premier bénéficiaire. Des générations de jeunes athlètes ont subi le cauchemar souriant de son travail au sol sans fioriture et simplement invincible. Même après sa mission d’entraîneur national, il continue à diffuser le judo dans les stages de professeurs. Cette droiture modeste et cette constance fiable et fidèle, sa capacité à « rester à sa place » même si cela lui a parfois coûté en son for intérieur, refusant toujours la tentation de l’indépendance, a fini par lui donner une place unique dans le judo français. Comme un symbole vivant au-delà du rôle d’expert technique, celui de véritable colonne vertébrale, de moelle épinière de notre aventure encore courte. À l’échelle de la vie d’un homme. La sienne, celle de « Monsieur Awazu ».

Mikinosuke Kawaishi et Shozo Awazu, invités du Festival International de judo à Biarritz (1951)
© France Judo - Exposition "Le judo et ses origines" (2023)
Réception lors du retour en France de Maître Kawaishi en présence Jean Beaujean, Jean De Herdt, Jean Zay, Guy Pelletier, Maurice Philippe.
© France Judo - Exposition "Le judo et ses origines" (2023)
Shozo Awazu et Thierry Rey au Kagami Biraki 2014
© France Judo
Shozo Awazu devant sa ligne de 10 combattants (1950)
© France Judo - Exposition "Le judo et ses origines" (2023)
Mikinosuke Kawaishi, Shozo Awazu,
Paul Bonet-Maury et Jean-Marcel Andrivet (1955)
© France Judo - Exposition "Le judo et ses origines" (2023)
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Son influence sur le judo