Au dojo, par exemple. David Larose, champion du monde par équipes en 2011, l’a accueilli il y a deux ans à Sainte-Geneviève (SGS Judo), un club d’élite qu’il a pu choisir – comme c’est le cas pour les para-judoka – alors qu’il y avait un club à 100 mètres de son domicile lorsqu’il vivait à Corbeil-Essonnes, et l’a lancé dans le bain de la compétition.

Du judo, Armindo Rodrigues connaissait les bases, apprises lors d’initiations. En avançant, il a découvert des sensations grisantes. « Quand on arrive à réaliser des techniques au bon moment, on se dit que le judo, c’est beau », sourit celui qui n’aime rien tant que d’utiliser la force de l’autre contre lui-même. « Quand l’adversaire me fait tomber en utilisant ma propre force, je le félicite aussi car c’est ça, notre sport », glisse-t-il avec beaucoup de fair-play.

Cet ancien athlète, qui a pratiqué le saut en longueur et le 100 mètres (en moins de 13 secondes) a été récompensé dès sa première sélection en équipe de France par une médaille d’argent aux championnats européens paralympiques 2023. « C’était un peu rapide, j’étais fier et content », dit-il sans s’appesantir, comme si ce premier podium international n’était qu’une étape.

D’ailleurs, il envisage Paris 2024 de la même façon. Surtout qu’il a changé de catégorie pour s’éviter un régime trop contraignant qui l’aurait obligé à perdre 8 ou 9 kilos, et qu’il estime avoir « beaucoup de travail » à accomplir pour grimper dans la hiérarchie internationale.

Fan de football et de basket, Armindo Rodrigues s’est classé troisième aux championnats de France en juin et, « sans vouloir [se] rabaisser », il fait un constat modeste de la compétition paralympique qui l’attend. « Je suis un inconnu. Mes adversaires ne me connaissent pas et je ne les connais pas non plus. Ce sera la surprise pour tout le monde ». En espérant qu’elle soit bonne.