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Angelo

Parisi

+95kg et +100kg

Premier champion olympique de l’histoire du judo français en 1980 à Moscou, ce combattant au style flamboyant demeure une légende.

Angelo Parisi © AFP
Angelo Parisi a toujours eu le talent de réunir des contraires, ceux qui ont fait de lui un champion inimitable, inscrit dans la mémoire collective du judo français non seulement par ses titres, mais aussi par sa façon unique de bouger, sa confiance inébranlable, son constant panache. Né Italien et s’exprimant jusqu’à aujourd’hui avec une petite pointe d’accent anglais, force de la nature au naturel de danseur ou de toreador, il a apporté une « touch of class », un supplément de grâce à son expression sportive, qui sont, au même titre que sa médaille d’or olympique de Moscou en 1980, la part impérissable de son immense carrière.
Il a vingt-et-un ans quand il se retrouve français par la grâce d’une rencontre et d’un mariage, et déjà vingt-trois ans quand il rejoint l’équipe de France. Trop tard pour les Jeux de Montréal en 1976, juste à temps en revanche pour les championnats du monde de 1977 à Barcelone… lesquels n’auront finalement pas lieu, pour un imbroglio autour de la reconnaissance de Taïwan, que l’on appelle encore Formose à l’époque. Des années pour rien, sinon l’obtention des premières de ces dix médailles européennes, et le temps pour lui de se faire reconnaître comme le nouvel enchanteur au pays du roi Jean-Luc Rougé, le premier champion du monde de judo bleu-blanc-rouge. L’entente est cordiale entre les deux champions. Bien que mi-lourds, la catégorie de son titre mondial, Jean-Luc Rougé a choisi de s’exprimer en lourds, soit en +95 kg depuis que les catégories ont changé, après les Jeux de 1976. Angelo Parisi règne donc sur les mi-lourds, et se retrouve souvent choisi aussi pour les « toutes catégories », où il est efficace, avec un premier titre européen dès 1977. Tandis que Rougé fait régner la loi de son physique de fer et de son judo puissant et efficace, Parisi régale avec ses déplacements félins qu’il ponctue par des placements de corps fluides et spectaculaires.
Angelo Parisi a pourtant failli ne pas disputer les Jeux de 1980. Fragilisé par une opération en début d’année 1979, il est dominé deux fois par le jeune Roger Vachon qui s’en va faire à sa place les championnats d’Europe, et les championnats du monde organisés à Paris, trop longtemps attendus. C’est paradoxalement Jean-Luc Rougé qui va ouvrir la porte olympique à Angelo Parisi. Le roi régnant choisit brusquement de redescendre en -95 kg, emportant en 1980 le championnat de France de la catégorie en dominant de peu les deux rivaux, Parisi et Vachon. Pourquoi un tel choix ? Peut-être pour éviter le champion japonais qui monte en lourds, le jeune Yasuhiro Yamashita, qui l’a privé d’un titre mondial à Paris. Angelo Parisi devient alors le choix naturel, celui de l’expérience et du potentiel, dans la catégorie délaissée. Et c’est sa chance. Car le boycott des Jeux de Moscou par les États-Unis entraîne dans son sillage l’allié japonais. Tout devient possible. À vingt-sept ans, le styliste franco-britannique, battu aux championnats d’Europe en lourds par le colosse soviétique Aleksey Tyurin, qui pèse quarante kilos de plus que lui, annonce même qu’il est temps pour lui de passer par la musculation. L’artiste va muscler son jeu, et ce sera décisif.
© AFP

La médaille olympique cachée

Amateur de judo pur, styliste qui n’attaquait que quand il avait l’impression de pouvoir faire tomber, et jamais pour de basses manœuvres tactiques, Angelo Parisi a imposé l’image d’un judoka flamboyant, peu préoccupé de la victoire pour la victoire, se permettant même parfois, dans son jardin de Coubertin, de se relever d’une immobilisation victorieuse pour en finir par une projection debout, encouragé par un public extasié. Il est aussi, en même temps, l’homme de records encore inégalés. À jamais premier champion olympique français pour le judo, il a longtemps été son unique triple médaillé olympique de judo avant d’être rejoint par David Douillet. Mieux, on oublie souvent, dans la destinée très française de cet Italien d’origine, qu’il fit d’abord les beaux jours du judo britannique… et qu’il avait emporté pour ce dernier, en 1972 à Munich alors qu’il avait dix-neuf ans, une médaille de bronze olympique en toutes catégories.
C’est donc quatre médailles olympiques individuelles que le grand Parisi a emportées ! Record qui tiendra jusqu’à l’arrivée de Teddy Riner. Et Angelo Parisi reste à ce jour le seul judoka à être médaillé olympique pour deux pays différents. Un changement de nationalité par amour qui lui aura coûté une participation aux Jeux de 1976… et peut-être encore une ou deux médailles olympiques supplémentaires.

Premier judoka porte-drapeau

Combattant au parcours singulier, Angelo Parisi restera aussi à jamais comme le premier judoka porte-drapeau pour la France aux Jeux olympiques. C’était en 1984 à Los Angeles. Depuis, trois lui ont succédé : David Douillet en 2000 à Sydney, Teddy Riner en 2016 à Rio et Clarisse Agbegnenou en 2021 à Tokyo.

© Presse Sports

Fiche d'identité

Date de naissance

Né le 3 janvier 1953

Lieu de Naissance

Arpino (Italie)

Taille

1m85

Catégorie

+95kg

Niveau

8e dan depuis 2009

Techniques favorites

morote-seoi-nage
et tsuri-komi-goshi

Clubs successifs

Budokwai de Londres ; Racing Club de France

Moscou 1980 © Presse Sports

Palmarès

COMPÉTITIONS
JEUX
OLYMPIQUES
1
2
1
CHAMPIONNATS DU MONDE
0
0
0
CHAMPIONNATS D'EUROPE
4
4
2
Championnats de France
5
5
2